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Un rêve de cinéma

Au Festival de Rotterdam, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul a proposé un concept poétique d’hôtel-cinéma.

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Publié le 01 février 2018 à 09h44, modifié le 01 février 2018 à 18h24

Temps de Lecture 3 min.

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Le Sleepcinemahotel d’Apichatpong Weerasethakul, à Rotterdam, le 25 janvier 2018.

En 2000, le Festival de Rotterdam mettait au programme Mys­­terious Object at Noon, étrange premier long-métrage d’un jeune ­réalisateur thaïlandais formé à l’architecture et au cinéma expérimental. Dix-sept ans plus tard, Apichatpong Weerasethakul est devenu grand. A la croisée du cinéma, de l’art contemporain, de la performance, du théâtre, il a créé un territoire hybride, propice à l’expression d’une vision du monde holiste, panthéiste, poétique, qu’il façonne de manière artisanale, en magicien des technologies numériques. Ses œuvres ont beau transcender les disciplines, elles lui valent les plus grands honneurs à l’intérieur de chacune, de la Palme d’or cannoise attribuée à Oncle Boonmee. Celui qui se souvient de ses vies antérieures (2010) aux commandes des plus prestigieuses institutions d’art.

Ce qui ne l’empêche pas de préserver un lien privilégié avec ­Rotterdam. Lauréat de la bourse Frameworks, née d’un partenariat entre le festival, l’Eye Film Institute de Rotterdamet le Netherlands Institute for Sound and ­Vision, il en était cette année une des vedettes. Cette bourse vise à produire pour le festival une œuvre entre les arts visuels et le cinéma. Pour notre Thaïlandais planant, elle fut l’occasion de réaliser une idée qui lui trottait dans la tête, prolongement organique de l’invitation qu’il a toujours faite à ses spectateurs de s’endormir devant ses films, de fondre leurs rêves avec ses images. « J’ai très longtemps eu envie d’installer un hôtel dans une salle de cinéma. L’idée a pris différentes formes ; j’aurais aimé pouvoir faire un hôtel à ciel ouvert. Mais à Rotterdam, en hiver, c’était difficile. »

Mémoire du cinéma néerlandais

Le Sleepcinemahotel a finalement trouvé sa place au troisième étage du World Trade Center de Rotterdam, qui fend le centre-ville de son profil d’ogive. Cinq jours durant, pour 75 euros, on pouvait y passer la nuit, prendre une douche, déguster un petit-déjeuner thaïlandais, déposer avant de ­partir les souvenirs des rêves de la nuit dans un livre d’or. Avant 22 heures, on pouvait aussi passer en visiteur, boire un verre et ­contempler, depuis un balcon, le spectacle du grand dortoir.

Cœur artistique du projet, cette pièce ronde tapissée de bois exotique accueillait en son centre des chambres isolées les unes des autres par des filets de pêche et des toiles de marin. Devant l’immense baie vitrée ouverte sur la ville portuaire, un grand écran sphérique diffusait des images d’archives ­issues des collections de cinéma néerlandais de l’Eye Film Institute et du Netherlands Institute for Sound and Vision. Des images d’océan, de bateau, de ciel, de créatures en train de rêver, de s’endormir, de se réveiller, toutes issues de la mémoire du ­cinéma néer­landais et accompagnées de bruits de mer et de jungle thaïlandaise.

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